Étude causale des circuits de neurones impliqués dans les comportements adaptatifs chez le primate non humain
Mardi 25 Novembre 2025 à 14h, en salle de conférence du SBRI
Une fonction essentielle à la survie des espèces est la capacité à adapter leur comportement face aux changements de l’environnement. Cette adaptation repose sur l’intégration des informations disponibles, la prise en compte des conséquences passées des actions et la planification d’événements futurs. Ces mécanismes mobilisent des processus cognitifs complexes, soutenus par le contrôle motivationnel et l’engagement dans la tâche. Plusieurs structures cérébrales sous-tendent ces comportements.
Au niveau du cortex préfrontal, le cortex cingulaire moyen (MCC) joue un rôle clé dans l’intégration de l’historique des récompenses et la valeur du fourragement, tandis que le cortex préfrontal dorsolatéral (dlPFC) régule les comportements adaptatifs. À un niveau plus sous-cortical, les systèmes aminergiques, notamment le système locus coeruleus (LC) / noradrénaline (NA), modulent l’équilibre entre exploration et exploitation et favorisent le changement de stratégie après des événements inattendus.
Pour explorer ces réseaux, j’ai étudié, chez le singe macaque, deux voies spécifiques à l’aide d’une approche de pharmacogénétique voie-spécifique (DREADDs) combinée à l’électrophysiologie chronique et à deux tâches comportementales. La première étude cible la voie cortico-corticale MCC-dlPFC ; la seconde, les afférences noradrénergiques sur le MCC. L’activation de la voie MCC-dlPFC favorise l’engagement dans une tâche de fourragement spatial, tandis que l’activation de la voie LC-MCC augmente l’engagement et la flexibilité dans une tâche de choix. L’électrophysiologie révèle que la libération accrue de noradrénaline modifie les dynamiques neuronales du MCC. Ces résultats mettent en évidence le rôle de ces réseaux dans la régulation de la motivation et de la flexibilité, et font partie d’une poignée d’études validant l’approche, à fort potentiel, de pharmacogénétique voie-spécifique chez le primate non humain.
Alizée Lopez-Persem (Rapporteure)
Sébastien Bouret (Rapporteur)
Shauna Parkes (examinatrice)
Irene Cristofori (examinatrice)
Sébastien Ballesta (examinateur)
Emmanuel Procyk (directeur de thèse)